Raphaël Gindrat, Bestmile: «Posséder une voiture autonome privée ne fera pas vraiment sens»
CEO de la start-up romande Bestmile, qui édite un logiciel de gestion de flotte de bus autonomes, Raphaël Gindrat partage sa vision sur l'évolution des responsabilités que vont impulser les véhicules sans chauffeur.
Des fournisseurs comme Bestmile peuvent-ils être tenus responsables d’accidents de véhicules autonomes?
Bestmile non, puisque notre logiciel ne sert pas à la conduite mais à la gestion d’une flotte de véhicules autonomes. Cela dit je pense que d’une façon générale, un partage des responsabilités va se mettre progressivement en place. Il y a un parallèle à faire avec le secteur aéronautique, où la responsabilité première revient à la compagnie aérienne qui en fonction de la nature du problème peut se retourner contre le constructeur. Un schéma semblable pourrait s’appliquer avec les véhicules autonomes, pour autant qu’ils soient gérés en flottes par des entreprises. Pour beaucoup d’experts, ce cas de figure devrait se généraliser en tout cas en milieu urbain. Posséder une voiture autonome privée, coûteuse et contraignante en termes de maintenance, ne fera pas vraiment sens. Je pense que dans le futur on se déplacera surtout en bus ou taxis autonomes gérés par différentes compagnies.
Le modèle actuel des assurances auto est donc voué à disparaître?
C’est probable. Au lieu d’assurer le propriétaire d’un véhicule, il s’agira d’assurer les constructeurs. Et en parallèle les usagers pourraient souscrire à de nouvelles formes d’assurances couvrant leurs déplacements. Du côté des fournisseurs technologiques, la situation ne va pas vraiment changer. Des accords seront conclus à l’image de ce qui se fait déjà avec les diverses technologies automobiles fournies aux fabricants par des entreprises tierces. Bestmile procède déjà ainsi avec ses partenaires. Nous clarifions en amont que nous ne pouvons être tenus responsables d’accidents de la route.