Nouvelle donne pour les CIO romands (Partie 1: Stratégie et numérisation)
L’agenda des entreprises est dicté par la crise sanitaire qui se prolonge et l’anticipation de ce que seront leurs opérations et leur offre au sortir de la pandémie. Dans les deux cas, l’informatique est aux avant-postes. Alors qu’elles se sont montrées nécessaires au maintien d’une activité «à distance», les technologies numériques sont aussi au cœur des projets stratégiques des entreprises. L’enquête exclusive d’ICTjournal auprès de 38 CIO romands illustre comment ces nouvelles attentes à l’égard du numérique façonnent leurs priorités. Dans cette première partie, nous nous focalisons sur la stratégie IT et les priorités de numérisation.
Depuis un an, la pandémie bouleverse les affaires et les opérations des entreprises en Suisse et dans le monde. Du télétravail au transfert des interactions clients vers les canaux numériques, l’informatique a été grandement sollicitée et les départements IT se sont retrouvés aux avant postes pour que l’activité continue tant bien que mal en dépit des mesures de distanciation. ICTjournal a mené une enquête exclusive auprès d’une quarantaine de CIO en Suisse romande et s’est entretenu avec nombre d’entre eux pour comprendre l’impact de la crise sanitaire sur leurs priorités en 2021.
Stratégie numérique offensive
Les résultats de l’enquête livrent plusieurs enseignements, à commencer par l’impulsion que la crise a donné aux projets de numérisation. La poursuite de la transformation numérique est à la fois la première priorité des CIO sondés et celle qui a gagné le plus en importance avec la pandémie. Dans 80% des organisations, les projets IT prioritaires seront en premier lieu ceux qui contribueront au développement des affaires. Un CIO sur deux estime que l’offre de son entreprise changera considérablement ces prochaines années et que tant les produits et services offerts que la manière de les commercialiser reposeront davantage sur les technologies.
Et les moyens de ces transformations sont là: en dépit de l’incertitude sur l’ampleur et le timing de la reprise, plus d’une entreprise sur trois prévoit d’augmenter les moyens à disposition de l’IT, ce sera particulièrement le cas de plus grandes organisations. A l’inverse, seul un responsable sur cinq juge que la réduction des coûts IT a gagné en importance avec la crise sanitaire.
Les moyens seront aussi humains, puisque 45% des CIO comptent étoffer leurs équipes et 32% faire davantage appel à des externes. Un changement se dessine en la matière puisqu’en 2020, les CIO privilégiaient moins le recrutement et davantage le recours à du personnel externe. Outre le nombre de spécialistes, le développement des compétences est hautement prioritaire dans la moitié des organisations.
Collaboration et processus numérisés
Un tiers des CIO sondés juge que la manière d’opérer de son entreprise va changer considérablement et plusieurs responsables estiment que le mode de travail futur intégrera davantage de télétravail. Sans surprise vu l’incertitude actuelle, la majorité des organisations prévoit ainsi de renforcer encore les outils logiciels permettant de collaborer à distance. Le télétravail stimule aussi les investissements dans les ordinateurs portables, le réseau et l’e-learning. Rares sont toutefois les organisations à avoir une stratégie établie pour le financement des équipements à domicile, comme l’achat d’un deuxième écran, confient plusieurs responsables IT. Enfin, les solutions controversées de gestion de l’expérience employé et d’analyse du poste de travail ne suscitent que peu d’intérêt.
Au-delà des outils supportant le télétravail, le confinement a fait apparaître les lacunes à combler dans la numérisation end-to-end de certains processus, à l’instar des signature électroniques. Là aussi des investissements sont à prévoir.
La pandémie semble impacter davantage les priorités stratégiques et de management que les environnements IT. Etonnamment, le bouleversement des opérations ne stimule guère les projets cloud. Le recours à des services IaaS et SaaS est une priorité peu ou pas importante pour la moitié des responsables.
> Lire aussi la 2ème partie: cybersécurité et automatisation
