Les employés suisses boudent les formations continues dans le numérique
Les travailleurs suisses suivent moins de formation continue dans le domaine numérique que pour acquérir d’autres compétences professionnelles et techniques, indique une étude d’Adecco Suisse et du Boston Consulting Group (BCG).
Les travailleurs suisses semblent être à la traîne en ce qui concerne l’acquisition de compétences numériques, indique une étude d’Adecco Suisse et du Boston Consulting Group (BCG). Menée dans neuf pays (Chine, France, Inde, Italie, Japon, Royaume-Uni, Singapour, Suisse et USA), l’étude focalisée sur les besoins en formation continue sera publiée à la mi-novembre. Les résultats concernant la Suisse ont été dévoilés en préambule à l’occasion de la Journée du digital.
Il ressort qu’un peu moins d’une personne active sur cinq en Suisse a acquis récemment des compétences numériques, soit deux fois moins que l’ensemble des employés de tous les pays couverts par l’étude. Les compétences dont il est question vont de l’intelligence artificielle à l’analyse de données, en passant par le design thinking, le marketing digital ou encore la programmation. L’étude indique que les travailleurs de Suisse sont davantage enclins à suivre des formations continues pour acquérir d’autres compétences professionnelles et techniques (comptabilité, marketing, finances, ressources humaines, analyses, informatique, etc).
Nicole Burth, CEO du Groupe Adecco Suisse, analyse: «La pénurie de main d’œuvre actuelle est en grande partie due à une inadéquation des compétences disponibles et de celles qui sont demandées par les employeurs. Les entreprises suisses, les employés et le gouvernement doivent soutenir et accélérer la formation continue et le recyclage.»
L’étude montre en outre qu’en Suisse, plus de deux tiers des personnes actives souhaitent que leur employeur se charge de développer des offres de formation. Et près de la moitié souhaitent que des organismes de formation spécialisés dirigent les stages plutôt que leur employeur. En outre, les Suisses sont moins proactifs en matière de développement autonome que dans d’autres pays: environ un quart des sondés évaluent leurs lacunes en faisant eux-mêmes leurs recherches, contre 38% à l’échelle mondiale.