E-commerce: les fournisseurs suisses à la peine
L’E-Commerce Report 2017 montre que les Suisses réalisent une part toujours plus importante de leurs achats en ligne. Au profit d’un nombre réduit de fournisseurs, souvent basés à l’étranger.
Les Suisses ont dépensé l’an dernier pour plus de 8 milliards de francs sur des sites d’e-commerce, selon une étude de GfK parue il y a quelques mois. C’est 8% de plus qu’en 2015. Le commerce en ligne continue ainsi de grignoter les autres canaux et représente 8,6% du chiffre d’affaires réalisé dans le commerce de détail et de 1% à 30% selon les branches.
Concurrence étrangère
Selon l’E-Commerce Report 2017 réalisé par Datatrans, ce développement ne profite pas à tous les commerces, loin s’en faut. Les Suisses dépensent ainsi un franc sur cinq auprès d’un e-commerçant basé à l’étranger. «L’évolution montre que les fournisseurs étrangers profitent plus que proportionnellement du boom de l’e-commerce en Suisse et qu’il y gagnent des parts de marché substantielles», constate le rapport. Et le mouvement devrait se poursuivre: 13 des 36 responsables e-commerce suisses sondés par Datatrans estiment que leurs concurrents étrangers augmenteront leur part de marché de plus de 2% ces prochaines années.
Les auteurs du rapport jugent par ailleurs que les fournisseurs suisses sous-estiment les conséquences à long terme de cette évolution sur les prix: «Les mesures entreprises part les fournisseurs suisses montrent qu’ils travaillent intensivement à améliorer leur efficience. On n’observe en revanche que peu de réponses apportées à l’intensification de la concurrence sur les prix».
Consolidation du marché
L’E-Commerce Report 2017 observe que le développement des achats de produits en ligne à l’étranger profite surtout à quelques fournisseurs: Zalando, Amazon, AliExpress et Wish. Cette consolidation touche aussi le marché suisse dominé par un nombre réduit de fournisseurs, tandis que de nouveaux acteurs plus petits apparaissent, lesquels se spécialisent notamment sur des produits de niche.
Concernant les e-commerçants suisses, le rapport de Datatrans observe une dynamique importante des places de marché réunissant divers fournisseurs avec des modèles d’affaires variés, à l’instar de Siroop, Galaxus, Ricardo, eBay ou Brack.ch. Enfin, le secteur des ventes flash a pratiquement implosé en 2016: départ de Groupon, vente de Swiss Online Shopping à des firmes étrangères. «Le marché suisse est sans doute trop petit pour que des modèles d’affaires verticaux si spécialisés parviennent à atteindre une taille économiquement viable», expliquent les auteurs.
L'E-Commerce Report 2017 peut être téléchargé ici.