Bayer et Manor expliquent comment ils exploitent les places de marché

Consacrés à l’e-commerce et au marketing digital, les premiers Swiss Premium Meetings ont réuni deux jours durant, à Annecy, plus de 100 décideurs de Suisse romande triés sur le volet. Organisé par la même équipe derrière les Swiss IT Forum(s), l’événement était pour les invités l'occasion de programmer des rencontres privatives avec des experts tech. Mais aussi d'assister à une série de conférences exclusives. 

Présente lors de la deuxième journée, la rédaction a suivi différents retours d'expérience qui ont à plusieurs reprises témoigné des besoins pragmatiques des entreprises en matière de commerce électronique ou d'expérience client. Et ce, dans tous les secteurs d’activités. Les acteurs du domaine bancaire n'échappent pas, par exemple, à l'évolution des attentes côté client et doivent faire des efforts en UX pour embellir leur communication, quitte à partir sur des projets de refonte éclair en mode agile. Alors que les maisons de luxe, qui ont d'abord franchi le cap du numérique en se tâtant, n'hésitent aujourd’hui plus à industrialiser la collecte des informations produits via des PIM (Product Information Management) de dernière génération. 

Bayer travaille la qualité des contenus produits

L'industrialisation des processus liés à l’e-commerce se vérifie aussi chez Bayer et sa stratégie de distribution via de multiples marketplaces (dont Amazon, Lazada et Walmart). Global eCommerce, Content Excellence & Tech Stack Lead au sein de l’entreprise pharmaceutique, Luis Marcos a présenté les différents piliers d’un modèle de «Content Factory» end-to-end permettant au groupe de garder le contrôle sur le Digital Shelf (l'équivalent numérique des rayons en magasin) et d'optimiser aussi bien la qualité que l’efficacité des contenus (visuels, descriptions) liés aux produits vendus via différents canaux à l'échelle mondiale. Il s'agit notamment d'exploiter des outils qui automatisent l'adaptation des contenus en fonction des lieux et des spécificités des places de marché. Mais aussi de faire appel à des solutions PIM et DAM (Digital Asset Management) pour la syndication de contenu. 

La marketplace curative de Manor 

Alors que Bayer tire profit des marketplaces tierces pour commercialiser ses médicaments, Manor se présente de son côté comme un fournisseur de place de marché. Lancé en 2021, le projet qui s'appuie sur la plateforme de la licorne française Mirakl a été confié à Thibault Delhoume (passé notamment par Zalando et Cdiscount). Le responsable a expliqué la nécessité d'évangéliser les équipes en place qui, au départ, ne voyaient pas toutes d’un bon œil cette mutation de l’e-boutique de Manor. Car pas question pour la chaîne de grands magasins de perdre son ADN et risquer de galvauder une image de marque solidement ancrée au sein de la population suisse. Manor.ch n’a donc rien d’un grand bazar insipide. Cette marketplace est qualifiée de curative et s'appuie sur 250 partenaires sélectionnés et validés par la division Achats. De quoi enrichir l'expérience des clients en ligne. Mais aussi de donner des idées à certains responsables de magasin. L’un d’eux a en effet incité à mettre en place un showroom de produits de la marketplace, enrichissant ainsi l'expérience omnicanal proposée par le groupe. 

D'autres présentations ont notamment évoqué le besoin d’apprivoiser la GenAI par essai-erreur, d'imaginer une utilisation raisonnée de la VR (au-delà du battage médiatique révolu qui a entouré le métavers) ou de consolider la masse de données disponibles à des fins utiles en termes de ROI.