Pourquoi les tags NFC à 5 centimes constituent un pas de géant vers l’internet des objets
Le californien Identiv et le leader mondial des puces NFC NXP Semiconductors ont collaboré pour mettre sur le marché des tags NFC quatre fois moins chers que ceux qui se vendent actuellement. Un game changer alors que l’IoT arrive à maturité et que la 5G est à nos portes.
L’annonce n’a pas fait grand bruit, elle pourrait pourtant tout changer. Les tags NFC (near field communication) sont aujourd’hui déjà présents dans notre quotidien: intégrés aux cartes de transport (SwissPass, carte Navigo...) ou à nos passeports, ils contiennent des informations sur leur propriétaire et permettent notamment de l’identifier d’un simple contact avec un boîtier adapté. Mais jusqu’alors, chacun de ces tags coûtait environ 20 centimes de dollars à l’entreprise qui souhait en doter l’un de ses produits. Un prix prohibitif qui limitait leurs cas d’usage aux services d’identification et de paiement.
L’entreprise californienne Identiv s’est associé au leader mondial des puces NFC, le néerlandais NXP Semiconductors, pour optimiser les coûts de production de ces tags. Résultat: Identiv propose désormais des étiquettes NFC à 5 centimes de dollars l’unité. Selon Dominique Guinard, expert IoT et CTO d’Evrythng, «ce prix ouvre cette technologie à une infinité de produits qui ne pouvaient pas se l’offrir jusqu’ici. La NFC offre beaucoup d’avantage par rapport au code-barre ou au QRCode, il est beaucoup moins facile à copier et propose une expérience utilisateur bien plus agréable, par simple contact. Mais il était pour l’instant trop cher pour les biens de grande consommation, les produits pharmaceutiques ou tout le secteur de la mode.»
Alignement de planètes pour l’IoT
Cette annonce intervient (et ce n’est surement pas un hasard) six mois après deux autres, essentielles pour la démocratisation de la NFC:
Depuis septembre dernier, les appareils Apple tournant sur iOS (11 ou supérieur) peuvent en effet lire une étiquette NFC nativement, sans que l’utilisateur ait à ouvrir une application. Les devices Android le permettaient déjà. Un nombre très important de smartphones et tablettes présentes dans le monde sont donc désormais capables nativement de communiquer avec une étiquette NFC.
En août dernier, l’organisme mondial de normalisation des méthodes de codage (codes barre) GS1 a sorti la norme Digital Link qui associe à chaque produit une URL unique, à travers lesquelles les entreprises pourront donner des informations sur leurs produits.
Des tags NFC low cost, une norme pour digitaliser les informations concernant chaque produit et un lecteur NFC dans la poche de chaque individu, tout est désormais en place pour une adoption massive de cette technologie. «Aujourd’hui, pour savoir si des chewing-gum contiennent des substances allergènes pour moi, je dois taper le nom du produit sur internet et trier les résultats ou avoir une app dédiée capable de lire les codes barre. Demain, en approchant mon smartphone de la boite, dans le magasin, mon navigateur s’ouvrira sur une page me donnant l’information. Idem si je veux vérifier que le polo que je viens d'essayer n’est pas une contrefaçon», illustre Dominique Guinard.
Un sacré bon en avant pour rendre, à très faible coût, n’importe quel produit connecté. Cette avancée et l’arrivée imminente de la 5G dessinent un futur proche dans lequel l’internet des objets tant promis sera, enfin, une réalité.