Intelligence artificielle: «C’est important que la Suisse soit dans la barque européenne»
Interviewé sur la RTS suite à la publication de son rapport sur l’intelligence artificielle, le député français Cédric Villani invite la Suisse à participer à l’effort européen en la matière pour ne pas laisser les Etats-Unis et la Chine creuser l’écart.
Cédric Villani, mathématicien et député français (La République en marche), a remis le 28 mars son rapport «Donner un sens à l’intelligence artificielle - Pour une stratégie nationale et européenne» (voir ci-dessous). Invité à la Matinale de la RTS ce 3 avril, le médaillé Fields a souligné que «la Suisse comporte, en particulier à Zurich, des centres importants de Google et IBM, la Suisse a de l’expertise, aussi bien à Lausanne qu’à Zurich, en la matière, la Suisse a certains des meilleurs salaires d’Europe pour les chercheurs.» Avant d'ajouter: «Et c’est important que la Suisse soit également dans la barque européenne pour permettre une Europe bien plus forte.»
Selon lui le sujet ne doit pas seulement s’aborder sous l’angle communautaire : des laboratoires de recherche peuvent s’associer les uns aux autres dans une fédération de centres de recherche pour lesquels travailler ensemble passe avant les questions administratives. Il prend l’exemple des réseaux européens qui se sont montés pour réfléchir à la protection des données personnelles qui se sont organisés «de façon souple.»
Le jour même de la présentation de ce rapport, Emmanuel Macron a tweeté l’annonce de la création par Samsung d’un centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle en France.
Le lendemain le président français présentait son grand Plan Intelligence Artificielle auquel 1,5 milliard d’euros seront dédiés afin de «conforter en France et en Europe l’écosystème de l’intelligence artificielle et en particulier en ce qui concerne les talents, un véritable réseau de recherche et d’expérimentation.»