Femmes dans l'IT

Comment éviter que les femmes ne délaissent les domaines technologiques durant leur parcours?

Alors que les écoliers et les écolières ont les mêmes capacités pour les domaines scientifiques et technologiques, la proportion de femmes chute au moment de l’université et au passage à la vie professionnelle. S’appuyant sur des statistiques européennes, une étude de McKinsey quantifie le phénomène et suggère des mesures pour augmenter la diversité et par là même résorber la pénurie de spécialistes.

(Source: ©SolisImages - stock.adobe.com)
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La parité entre les sexes est loin d’être atteinte dans le monde de la technologie en Europe. Seule un poste sur cinq y est occupé par une femme. Au problème du manque de diversité dans des métiers clés pour l’économie et la société s’ajoute celui de la pénurie de talents dont souffre le secteur. Le cabinet de conseil McKinsey estime qu’en doublant la part de femmes dans la main d’œuvre tech, l’Europe pourrait combler son déficit de spécialistes à l’horizon 2027. 

Les femmes quittent la tech à deux moments clés

Publiée il y a quelques semaines, l’étude de McKinsey a le mérite donner des chiffres sur l’une des causes du problème: les femmes délaissent la technologie durant leur cursus. A l’école primaire, la parité règne en matière de capacités en STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) entre les jeunes garçons et les jeunes filles. A la sortie, les femmes ne sont que plus que 22% à occuper des fonctions technologiques.

Selon l’analyse de McKinsey, cette érosion se produit à deux moments clés. La proportion de femmes chute d’abord au moment du passage à l’université. Seul 31% de jeunes femmes sur les bancs de bachelor dans les branches STEM, et seul 19% si l’on se focalise sur l’informatique. McKinsey y voit notamment le résultat d’un manque d’encouragement à poursuivre sur cette voie de la part de l’entourage, mais aussi un cercle vicieux: les jeunes femmes ne souhaitant pas rejoindre une filière où elles seront peu présentes. Point positif toutefois, les femmes qui se décident pour des études dans ces branches semblent assez sûres de leur choix, puisque la proportion de femmes tend ensuite à augmenter au cours des études (voir le graphique ci-dessous).

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Le passage à la vie professionnelle est le deuxième moment où les femmes délaissent le domaine technologique. Les sociétés technologiques ne comptent en moyenne que 37% de femmes  parmi leurs équipes. Mais surtout, les femmes sont bien moins nombreuses que les hommes à occuper des postes technologiques tous secteurs confondus. Avec des différences notables entre les métiers: puisqu’on trouve 46% de femmes dans la conception et la gestion produit, contre seulement 8% dans les fonctions cloud et DevOps (voir les deux graphiques ci-dessous). 

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En allant encore davantage dans le détail, McKinsey constate que les femmes sont particulièrement sous-représentées dans les fonctions technologiques les plus demandés. Elles ne représentent par exemple que 10% des architectes de solutions cloud ou 13% des développeurs Python.

Les pistes de McKinsey

En conclusion de son analyse, le cabinet de conseil McKinsey avance quatre stratégies susceptibles de faire doubler la proportion de femmes dans la main d’œuvre tech européenne si on les combine.
1. Permettre aux femmes dans la tech de s'épanouir au travail, en faisant notamment en sorte qu’elles travaillent ensemble au même endroit pour ne pas se sentir isolées, en mettant en place des réseaux et des parrainages pour que leurs idées soient entendues et mises en œuvre, en flexibilisant le travail.
2. Donner aux femmes une raison de rester dans la tech, en s’assurant que les pratiques de promotion et les opportunités d’avancement sont équitables, sachant que la moitié des femmes quittent le domaine technologique en milieu de carrière, soit deux fois plus que les hommes. 
3. Recruter et former des femmes ayant d’autres parcours, à l’instar de ce que font les sociétés technologiques, où 44% des collaboratrices dans la tech ont une autre formation (contre seulement 26% chez les hommes). Et s’assurer de recruter des femmes pour les postes technologiques en vogue et qui comptent.
4. Remédier à l’abandon des branches STEM chez les étudiantes, en leur offrant davantage de soutien pour préparer leur passage au monde professionnel: opportunités de stage, mentoring, recrutement actif pour des projets innovants, etc.
 

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