La vente et le transport d’un chargement de soja entièrement gérés dans la blockchain
Avec plusieurs partenaires, Louis Dreyfus Company a testé une plateforme blockchain pour numériser et automatiser la vente et le transport d’un chargement de soja. Une première dans le négoce des produits agricoles avec à la clé des gains d’efficience et de transparence importants. Un test riche en enseignements, selon Guy-Laurent Arpino, CIO de la société de négoce.
L’entreprise Louis Dreyfus Company (LDC) spécialisée dans le négoce de matières premières agricoles a automatisé et numérisé sur une blockchain la vente d’un chargement de soja à la société Shandong Bohi, ainsi que son transport des Etats-Unis en Chine. L’entier du processus, du contrat de vente à la vérification du chargement, en passant par l’émission et la confirmation de la lettre de crédit par les banques ou encore le contrôle sanitaire, a été numérisé dans la blockchain et automatisé via des contrats intelligents. Les participants se sont appuyés sur la plateforme blockchain Easy Trade Connect - mise au point par les banques ABN Amro, ING et Société générale - destinée au commerce de matières premières et déjà employée pour un transport de pétrole en février 2017.
Principaux atouts de la solution, une réduction conséquente de la paperasserie inhérente à ce type de transaction et des gains d’efficience conséquents, puisque le temps de traitement des documents et données a été divisé par cinq. En outre, la solution offre une grande transparence à tous les acteurs impliqués qui peuvent suivre le processus en temps réel et diminue le risque de fraude. «Une chose est claire: la révolution numérique transforme le secteur des matières premières, se réjouit Gonzalo Ramirez Martiarena, CEO de Louis Dreyfus Company. Les technologies de registre distribué ont évolué rapidement, apportant davantage d’efficacité et de sécurité à nos transactions et d’immenses bénéfices attendus pour nos clients et tous ceux qui participent à la chaîne logistique.»
Un proof-of-concept qui nous a beaucoup appris
CIO de Louis Dreyfus Company et basé à Genève, Guy-Laurent Arpino explique que ce proof of concept a permis de mieux connaître le fonctionnement du système blockchain dans la perspective d’une mise en production: «Le développement de la plateforme a été pris en charge par les trois banques. La transaction s’est effectuée en parallèle dans la blockchain et dans nos systèmes standards. Nous avons néanmoins détaché un collaborateur du département IT pour suivre le projet et comprendre la plateforme et son fonctionnement. Il est particulièrement important pour une technologie telle que blockchain de passer du concept au concret». Le responsable IT explique que la mise en production à grande échelle nécessitera notamment d’interfacer la solution blockchain aux systèmes internes, en particulier financiers.
Le fonctionnement de la solution