Transformation numérique: le sentiment de maturité des utilisateurs SAP recule
De la désillusion. C’est ce qui se dégage de l’étude annuelle du groupe des utilisateurs germanophones de SAP. Cette année, ils plébisciteront toujours le big data mais recentreront leurs investissements digitaux sur leurs activités historiques.
La transformation numérique ne fait plus rêver. Forrester l’a constaté en prenant le pouls des décideurs en fin d’année dernière, le groupe des utilisateurs germanophones de SAP vient le confirmer. Puissante association, le DSAG (Deutschsprachige SAP-Anwendergruppe e. V.) compte plus de 60’000 membres issus de plus de 3’500 entreprises allemandes, autrichiennes et suisses. Le sondage qu’elle réalise chaque année sur leurs velléités d’investissements donne donc un bon aperçu des ambitions des acteurs économiques de la région DACH. Et c’est le scepticisme face à la transformation numérique qui transpire le plus des réponses obtenues auprès de 244 DSI et représentants d'entreprises membres que vient de publier l’association: les participants se considèrent même moins avancés qu’à la même période l’année dernière!
«Il y a une meilleure compréhension de ces sujets et, par conséquent, des défis organisationnels et techniques qui attendent les entreprises en termes d'ambitions de numérisation», justifie Marco Lenck, président du DSAG qui pointe également du doigt l'incertitude entourant le coût des projets de digitalisation. Conséquence de cela, les membres de l’association diminuent la part de leurs investissements dédiés aux nouveaux business models et les redirigent vers leurs activités historiques pour 90% d’entre eux.
Toutefois, le sondage montre que ces doutes face à la digitalisation ne se concrétisent pas sous forme de coupe dans les enveloppes IT. Pour 40% des personnes interrogées, les budgets informatiques augmentent (+16% en moyenne) par rapport à l'année dernière et sont demeurés inchangés pour environ la moitié des répondants. Mais l’enquête montre aussi que ces fonds sont de moins en moins gérés par le département informatique (41% des entreprises) et de plus en plus répartis dans les services spécialisés qui, grâce à la numérisation, prennent eux même la responsabilité de l’automatisation des processus dont ils ont l’expertise.
La RPA (automatisation robotique des processus) est d’ailleurs au pied du podium dans le classement des sujets auxquels s’intéressent les entreprises du DSAG. Seuls l’intelligence artificielle, les objets connectés et le Big Data la précèdent.
Enfin, l’association a interrogé ses membres sur leur avancement vis à vis de la migration vers S/4HANA. «Seul un quart des entreprises n’ont pas pris la décision de migrer», commente Marco Lenck, avant de pondérer cet élan: «Malgré cela, le nombre de celles qui ont effectivement achevé de tels projets stagne à 3%.»