Relations toxiques
Par habitude, parce qu’elles sont devenues indispensables à notre travail et à nos interactions sociales, nous employons au quotidien quantité d’applications dont les mécanismes sont parfois opaques, les interfaces trompeuses, et les modèles d’affaires tordus.
Par un biais naturel, nous faisons aussi a priori confiance à des outils technologiques dont la logique repose au contraire sur la défiance à notre égard. Des dispositifs qui promettent de remédier à notre improductivité, à notre mémoire défaillante, à nos habitudes nocives, à nos comportements erratiques. Entre numérique et humain, la défiance paraît bien peu contagieuse.
Davantage qu’un supposé déclin de la confiance dans les outils numériques, ce qui frappe c’est ainsi la confiance que l’on accorde à des solutions qui ne la méritent guère. Il n’est en somme pas indispensable de développer des outils numériques dignes de confiance pour que les utilisateurs les adoptent. Vu la complexité de la tâche et les arbitrages douloureux qu’elle nécessite, il faut une autre motivation aux entreprises: celle d’établir des relations saines et non toxiques entre l’organisation et ses utilisateurs par outil interposé.