Les départements RH, prochaines cibles des robots logiciels
Comment sortir du lot dans la guerre des talents? De plus en plus de DRH sont convaincus qu'un bout de la réponse à cette question qui les préoccupe se trouve dans les robots-logiciels (RPA). Ces petits outils d’automatisation promettent en effet d’alléger les départements des ressources humaines des tâches répétitives pour qu’ils se concentrent sur leur coeur de métier: l’humain.
Dans le job de RH - et comme son nom l’indique - l’humain est prépondérant. Déceler l’adéquation entre un candidat et le poste auquel il postule, vérifier sa compatibilité avec la culture de l’entreprise, s’assurer de la bonne intégration des nouveaux entrants, accompagner les employés dans leur carrière ou dans des moments difficiles… Mais le job de RH c’est aussi beaucoup d’administratif, de paperasses, de processus. Des tâches souvent répétitives et chronophages autant pour le professionnel de la gestion du personnel que pour le travailleur concerné.
«Générer automatiquement les documents dont les employés ont besoin»
C’est pourquoi les éditeurs d’outils de RPA (robotic process automation) voient dans les départements des ressources humaines une poule aux oeufs d’or. Leurs solutions d’automatisation des processus sont tout à fait capable de réaliser sans intervention humaine la cascade d’actions à mettre en place suite, par exemple, à une nouvelle embauche: création d’un nouvel employé dans la base de données de l’entreprise et son système de paie et de gestion des congés, génération d’une adresse email, des documents à signer, clôture de l’offre d’emploi, etc. «la RPA peut générer automatiquement les documents dont les employés ont besoin ou ceux qu'ils demandent le plus souvent, sans que quelqu’un ait à transférer toutes les données les concernant de votre SIRH vers un modèle de document», explique Jonathan Benhamou, le PDG de People Doc, dans une tribune publiée par Forbes. «Cela signifie également que vous pouvez fournir des services RH aux employés de manière beaucoup plus efficace et rapide», ajoute l’entrepreneur français. «Le grand avantage des robots logiciels est qu'ils fonctionnent très efficacement 24 heures sur 24, qu'ils ne sont jamais malades et qu'ils ne commettent pas d'erreurs négligentes», renchérit Christoph Förster, responsable commercial du concurrent allemand Aconso.
«Une solution viable, rapide et pragmatique»
L’experte en problématiques RH du cabinet de conseil ISG ne les contredit pas. Dans un billet de blog, elle affirme que dans le contexte actuel de guerre des talents, les RH doivent se concentrer sur leurs apports stratégiques. Selon elle, pour les entreprises qui ne peuvent se permettre des investissements massifs dans des technologies cloud et une suite intégré de gestion du capital humain (HCM pour human capital management), la RPA est une alternative «viable, rapide et pragmatique.» Selon la consultante, l’une des qualités premières de cette technologie réside dans sa simplicité d’utilisation et son interfaçage avec les outils informatiques existants sans (grosse) intervention du service IT. La seconde, dans son efficacité. «Les robots logiciels se sont avérés cinq à dix fois plus productifs que les humains pour les tâches répétitives. Les données montrent que, de l'embauche aux départs en retraite, tous les processus nécessitent 32% de ressources en moins avec l’intervention de la RPA que sans», affirme la consultante qui conseille toutefois de prendre garde à ne pas voir dans cette technologie plus que ce qu’elle n’est: «Les meilleurs candidats à l'automatisation sont les tâches de travail des RH qui comportent des étapes et des règles bien définies - quelle que soit leur complexité - et qui utilisent des systèmes ou des sources de données établis.» L’utiliser pour du change management ou compter dessus pour automatiser son processus de transformation des RH serait une erreur prévient-elle.