Le secteur suisse de la santé réalise ses limites face aux besoins de numérisation
Si le secteur suisse de la santé avance dans sa transformation numérique, sa mise en œuvre s'avère néanmoins plus complexe que prévu. Les hôpitaux et les cliniques se considèrent moins bien préparés à la numérisation qu'il y a deux ans, la crise sanitaire ayant fait ressortir l'ampleur des efforts à accomplir.
Le secteur suisse de la santé est à la peine dans sa transformation numérique. La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a fait ressortir l'ampleur des efforts qu’il reste à accomplir, révèle une nouvelle étude de KPMG. Le cabinet a interrogé 38 hôpitaux de soins aigus, cliniques de réadaptation et cliniques psychiatriques en Suisse.
Prise de conscience
Selon leur propre estimation, ces structures se sentent moins aptes face aux besoins de numérisation qu'il y a deux ans. Aucune des organisations sondées ne considère cette année être très prête, contre 13% en 2019. Alors que celles se considérant comme mal préparées ont triplé. «L'auto-évaluation plus pessimiste des prestataires s'appuie notamment sur l'expérience de la pandémie de Covid-19», explique Marc-André Giger, responsable sectoriel des administrations publiques chez KPMG. La pandémie a en effet illustré à la fois la complexité de la transformation numérique et la nécessité, pour les participants à l’étude, de rattraper leur retard.
Davantage de structures ont cependant davantage mis en place une stratégie clairement définie de numérisation, par rapport à 2019. «Dans le contexte de la nécessité de faire face à la pandémie, il est compréhensible que l'accent stratégique sur la numérisation n'ait pas été au premier plan au cours des deux dernières années», nuance Marc-André Giger.
Manque de ressources
Bien que les établissements de soin comptent aller de l'avant dans leur transformation numérique, la majorité ne dispose pas du budget nécessaire: la moitié des hôpitaux de taille moyenne ne pourraient pas répondre à leurs besoins d'investissement actuels avec les fonds disponibles. Les structures interrogées considèrent que le manque de ressources, la complexité du paysage informatique et la réticence à prendre des décisions radicales sont les principaux obstacles à une mise en œuvre plus rapide.
Le problème dû au manque de ressources pourrait toutefois être compensé par davantage de coopération avec des concurrents ou d'autres partenaires. Toutefois, l'enquête révèle un scepticisme en la matière. Près d'un tiers des établissements de soin se montrent réticents à mener des initiatives impliquant une collaboration avec d’autres organisations. En 2019, seul un cinquième des répondants avaient indiqué qu'ils pourraient se passer de partenariats.
Le bien-être du patient comme moteur à la numérisation
L'amélioration de l'expérience et de la satisfaction des patients ressort comme le principal moteur de la numérisation. Suivent la communication avec les autres prestataires de service et l’amélioration de la sécurité des patients.
En juin 2020, KPMG avait mis à jour son étude précédente sur le secteur suisse de la santé avec des éléments relatifs à la pandémie.