Broadcom sur la sellette

Modifications des licences VMware: tensions accrues avec les clients européens

Suite à des modifications controversées des licences VMware, Broadcom se heurte à l'opposition de groupes d'entreprises européennes et de fournisseurs de services cloud.

(Source: Coolcaesar / CC BY-SA 3.0)
(Source: Coolcaesar / CC BY-SA 3.0)

Achevé fin 2023, le rachat de VMware par Broadcom suscite aujourd'hui l'ire de nombreuses entreprises utilisant les technologies de l'ancienne filiale de Dell. Le CEO de Broadcom, Hock Tan, a récemment dévoilé des modifications visant à réduire les effets indésirables des changements de licence pour les clients de VMware. Il a notamment annoncé de nouvelles dispositions permettant aux clients de déplacer leurs charges de travail des centres de données privés vers les fournisseurs cloud et entre les différents services cloud. Ces ajustements s’inscrivent dans une stratégie plus large qui voit plus de 150 logiciels regroupés sous deux grandes licences, correspondant aux suites VCF (VMware Cloud Foundation) et VVF (VMware vSphere Foundation). 

Les changements proposés ne convainquent pas de nombreux clients, réunis autour des fournisseurs de services d'infrastructure cloud en Europe (Cispe) et des associations européennes de directeurs IT. Dans un récent communiqué, les détracteurs de la politique de Broadcom à l'égard de VMware estiment que Broadcom tente de dissimuler les principaux points de mécontentement. A leurs yeux, les tarifs restent prohibitifs et les conditions de licence limitent la liberté des utilisateurs, mettant en péril la viabilité économique de nombreux fournisseurs de services cloud. 

Broadcom a également indiqué vouloir offrir un accès gratuit aux correctifs de sécurité zero-day pour les versions prises en charge de vSphere. Une mesure qui a des limites, selon la Cispe et les associations de CIO, qui arguent que la simple promesse de patcher des failles logicielles critiques à la condition que les clients adoptent le nouveau modèle d'abonnement s'apparente à des pratiques qui, dixit, «frise le racket». «La réponse de Broadcom est insultante, insatisfaisante et n'a fait qu'accroître la colère de nos membres. Ce qu'il faut, c'est une action concertée des régulateurs pour imposer, par le biais d'enquêtes formelles, un retour aux principes d'octroi de licences équitables sur l'ensemble du marché des logiciels», déclare Henri d’Agrain, directeur général du Cigref (association française des grandes entreprises et administrations publiques françaises utilisatrices de solutions et services numériques). 
 

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