Après Android, les smartphones Huawei pourraient perdre leur microprocesseur
ARM va suspendre ses activités avec Huawei, désormais privé de processeurs pour ses smartphones. Le concepteur de puces britannique rejoint la liste des entreprises appliquant les sanctions américaines à l’encontre du géant chinois.
Rien ne va plus pour Huawei. Placée sur la liste noir de Washington, l’entreprise chinoise est victime de la crise politique et économique entre les Etats-Unis et la Chine. Sauf autorisation du gouvernement US, les entreprises américaines ne peuvent plus commercer avec Huawei. Après Google qui annonçait suspendre ses relations en retirant sa licence Android au géant chinois, c’est au tour du concepteur de puces britannique ARM de rompre son partenariat. Selon un mémo transmis à la BBC, les employés d’ARM ont reçu l’ordre de «mettre fin à tous les contrats actifs, droits au support et tous les engagements en cours» avec Huawei.
Bien qu'ARM soit basé au Royaume-Uni, propriété du japonais Softbank depuis 2016, la société s’est pliée à la décision du gouvernement américain car ses puces contiennent une «technologie d'origine américaine». Certains modèles de processeurs ARM sont par exemple produits à Austin, au Texas, et à San Jose, en Californie.
Un obstacle bien plus important que la perte du système d'exploitation de Google, dans le mesure où les produits développés par ARM constituent la base de la plupart des processeurs d'appareils mobiles dans le monde. L'entreprise ne fabrique pas elle-même des processeurs informatiques, mais concède ses technologies de semi-conducteurs sous licence à d'autres entreprises. Les processeurs Kirin de Huawei utilisés dans ses smartphones s’appuient eux aussi sur les technologies d’ARM. Sans elles, il pourra être difficile de créer rapidement de futurs modèles de processeurs.
Huwai dit être prêt à remplacer Android
HongMeng OS, c’est le nom de l’alternative à Android développée par Huawei pour faire face au retrait de sa licence Android par Google. Selon Yu Chengdong, CEO de la division consommation grand public de l'entreprise chinoise, «le système d’exploitation auto-développé par Huawei sera bientôt lancé – entre cet automne au plus tôt et pas plus tard que le printemps de l’année prochaine».
Un lancement qui aurait lieu uniquement si la firme était forcée de devoir se passer complètement des technologies américaines. «Nous sommes toujours attachés à Microsoft Windows et Google Android. Mais si nous ne pouvons pas les utiliser, Huawei préparera le plan B pour utiliser notre propre système d’exploitation» conclut Yu Chengdong. Si la version chinoise de HongMeng OS pourrait donc sortir en automne, son équivalent international ne pourrait voir le jour qu’en 2020.