Big Data: un plus pour les entreprises
Hier, lors du forum «Algorithmus», le big data a été abordé sous toutes ses coutures. Les exemples pratiques en entreprises montrent l'étendue de son potentiel, alors que son utilisation pour les données privées reste disputée.
Les retards d’avion coûtent 40 milliards de dollars par an aux compagnies aériennes. 10% d’entre eux sont dûs à la maintenance. L’avion pourrait, avant même l’atterrissage, signaler les problèmes qu’il analyse en temps réel (l’on parle ici de 5000 données par seconde), économisant l’étape du diagnostic sur le tarmac. Voici l’une des solutions big data présentées lors du Forum «Algorithmus» organisé par le quotidien Tages Anzeiger à Zurich, hier, qui a réuni une centaine de participants. Georg Knoth, CEO de General Electric pour la Suisse et l’Autriche, a présenté cet exemple pour illustrer les solutions big data que son entreprise met en place pour ses clients.
Les entreprises comme General Electric ont beaucoup à apprendre des start-up, explique-t-il, en termes de vitesse de développement, et d’échecs, par lesquels l’on peut tirer des enseignements. La firme investit massivement dans le big data et l’analytique, avec des montants de l’ordre du milliard, étalés sur les prochaines années.
Chez Coop aussi
Les 17 orateurs du jour ont tous évoqué des exemples concrets de l’utilisation du big data dans leur compagnie. Ainsi, Coop a changé ses conditions générales l’an dernier, afin d’utiliser les données issues de la Supercard, des conditions acceptées par un million de consommateurs. Concrètement, outre des actions ciblées, le géant orange compare le comportement sur son site avec celui en magasin: le consommateur peut se contenter de s'informer en ligne sur un produit, avant de l'acquérir en magasin.
Il essaie également de comprendre les cross selling: «Lorsque nous avons une action sur le vin, nous regardons les effets sur la vente de viande séchée», explique Thomas Schwetje, responsable marketing et services. Les données sont conservées durant trois ans. «Au-delà, cela n’a pas de sens, car les situations personnelles évoluent: mariage, enfant, divorce, jeunes qui quittent le nid…»
Ebay, Tata Consultancy Services ou encore la banque Coutts sont également de fervents utilisateurs du big data, investissent et voient déjà les premiers résultats.
Big data aussi pour les start-up
«90% des données créées depuis le début d’internet l’ont été depuis les dernières années», note Dorian Seltz, fondateur et CEO de Squirro. Mais cette masse n’est pas de qualité uniforme. Les retweets, par exemple, sont souvent des copies de copies. Les entreprises compteraient 20% de données structurées contre 80% non structurées. «Il faut créer de nouvelles connexions. Squirro se charge de mettre en valeur les tweets consacrés à la bourse, afin de prévoir son évolution.» 100'000 courts messages sont ainsi importés sur sa plateforme, sur laquelle il peut les traiter avec des filtres, ou créer des tableaux avec plusieurs données.
Bénéfices pour les utilisateurs?
Lors de la table ronde qui venait conclure cette journée, les effets du big data sur les individus ont été abordés. «Nous avons déjà trop de transparence, nous allons vers une dictature des données», estime Yvonne Hofstetter, managing director de Teramark. Si la transparence est une exigence pour les gouvernements et l’économie, elle ne doit pas l’être pour le citoyen, précise Bruno Baeriswyl, préposé à la protection des données du canton de Zurich. L’on a depuis longtemps perdu le contrôle sur ses propres données et l’on va vers la fin de la sphère privée. Holger Greif, responsable de la transformation digitale et partenaire chez PWC pense, au contraire, que trop de régulations dans le domaine serait néfaste pour l’économie, comme c’est le cas pour les banques. «Il faut plutôt des solutions globales.»
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