Ce qu'il s'est passé dans le secteur IT en 2021
Après une année 2020 en demi-teinte, le marché IT a rebondi en 2021, simulé par les tendances fortes et celles liées à la pandémie. L’actualité a été marquée par de nombreuses acquisitions, en particulier dans le domaine de la cybersécurité.
Comme on pouvait s’y attendre le marché IT a repris son ascension en 2021. Le rebond est d’autant plus significatif que, contrairement à quantité de pans de l’économie, le secteur IT n’avait pas vraiment vu ses affaires chuter avec le confinement. Outre les tendances fortes - exploitation des données, adoption du cloud - la demande croissante a été stimulée justement par cette normalité temporaire faite d’incertitude, de télétravail, d’expansion des interactions digitales et des vulnérabilités sécuritaires qui les accompagnent. Les vagues pandémiques ont aussi bouleversé les chaînes d’approvisionnement globalisées, pénalisant nombre de filières tributaires du hardware. Les gouvernements étant aux manettes dans la lutte contre la pandémie, les questions liées aux enjeux du numérique dans l’Etat (cyberadministration, mesures sanitaires) et de l’Etat dans le numérique (règlementation, souveraineté) ont également gagné en visibilité en 2021.
Consolidation dans le domaine cyber
La recrudescence des cyberattaques étant l’un des faits majeurs de l’aminée écoulée, le secteur cyber est toujours plus attractif pour les investisseurs et les méga-acquisitions se sont enchaînées en 2021. En mars, le fond d’investissement Symphony Technology Group s’empare des activités B2B de McAfee pour 4 milliards de dollars avant de mettre la main sur FireEye trois mois plus tard pour 1,2 milliard. En avril, le fond américain Thoma Bravo, déjà propriétaire de Sophos et de Barracuda Networks, rachète Proofpoint pour 12,3 milliards de dollars. Et en novembre, c’est cette fois l’activité B2C de McAfee qui passe aux mains d’un groupe d’investisseurs piloté par Advent pour 14 milliards de dollars. Les rachats se font également entre éditeurs, l’américain Nortonlifelocks ayant acquis au mois d’août son concurrent tchèque Avast pour 8 milliards de dollars.
Fusions et acquisitions à l’international
Hors secteur cyber, signalons également le rachat de la firme Nuance, éditrice de l’assistant vocal Siri, par Microsoft pour 20 milliards de dollars; celui de Mailchimp par Intuit pour 12 milliards; celui du spécialiste big data Cloudera par des investisseurs pour 5,3 milliards.
Dans le domaine en vogue des identités et accès, Okta s’est emparé de Auth0 pour 6,5 milliards.
Dans la distribution, le groupe chinois HNA Group s’est séparé d’Ingram Micro, vendu à Platinum Equity pour 7,2 milliards de dollars. Mais surtout, les géants Tech Data et Synnex ont fusionné pour devenir leader du domaine, en termes de chiffre d’affaires.
L’année 2021 a aussi été marqué par le rachat avorté de DXC Technology par Atos en février, et par l’indépendance retrouvée de VMware après que Dell s’en est séparée pour éponger sa dette.
Fusions et acquisitions en Suisse
Côté secteur IT suisse, plusieurs sociétés sont passées en mains étrangères. Accenture a racheté coup sur coup le fleuron de l’analyse de données Trivadis et ses plus de 700 collaborateurs, puis le spécialiste du cloud helvetico-allemand Wabion. Dans le domaine des logiciels d’entreprise, l’autrichien Infoniqa s’est emparé de Sage Suisse en avril et de Run My Accounts en décembre. Dans l’autre sens, signalons l’expansion du groupe suisse AWK, qui a fusionné avec Ginkgo, une société de conseil forte de 135 collaborateurs en Allemagne, en Suisse, en Chine et à Singapour.
Des acquistions sont également à signaler en Suisse romande. A commencer par le rachat d’AiM Services par le groupe français Sword qui propulse ce dernier sur le podium des plus gros fournisseurs IT de la région. Dans le domaine de la délégation de personnel, c’est un autre français Blue Soft, qui s’est emparé des nyonnais de Proactive Partners.
Les choses ont également bougé entre fournisseurs suisses, plusieurs entreprises romandes faisant des acquisitions outre-Sarine, à l’instar d’Elca qui s’est emparé de Docucom, un spécialiste de la GED saint-gallois, et d’Art Computer qui a mis la main sur son homologue zurichois Tomac Computer Concept.