Protection des données: Facebook fait le minimum syndical face au RGPD
Les interfaces que proposera Facebook à ses utilisateurs européens pour qu’ils paramètrent les informations qu’ils partagent et sa décision de sortir 70% de ses membres de la juridiction européenne montrent la volonté du réseau social d’éviter au maximum les contraintes imposées par le nouveau règlement général de protection des données.
Les nouvelles conditions générales de Facebook, en conformité avec le nouveau règlement européen la protection des données (RGPD) qui entrera en application le 25 mai prochain, seront soumises aux utilisateurs du réseau social à partir de cette semaine. Invité sur le site californien de l’entreprise pour la présentation de la manière dont Facebook accompagnera les utilisateurs face à ces changements, le média américain TechCrunch se montre plus que critique sur le processus proposé.
Les écrans dévoilés lors de cette rencontre montrent clairement que l’acceptation de ces mises à jour (sans forcément les lire) et la chose la plus simple à faire. Les interfaces présentent de très visibles et attractifs boutons «Accept and continue» ou «I accept» qui prendront aisément le dessus sur le moins visible «Manage data settings» ou le difficilement lisible «see your options» (image ci-dessous). L’utilisateur motivé qui choisira malgré tout ces options se retrouvera dans un interstitiel offrant davantage de friction pour supprimer des infos ou faire des changements que pour continuer sans rien toucher.
De son côté, l’agence Reuters a révélé ce 18 avril que le réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs était en train de changer les termes et conditions de ses utilisateurs «en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique latine» (1,5 milliard de personnes), pour que leurs comptes ne soient plus gérés par Facebook Ireland comme c’est le cas aujourd’hui. En sortant ainsi 70% de ses membres actifs de la juridiction européenne, le réseau social peut ainsi se soustraire aux obligations liées au RGPD les concernant. Un nouvel indice que, derrière les excuses de son PDG devant le congrès et la volonté de transparence affichée dans les communiqués, Facebook fait tout pour conserver l’accès le plus large possible aux données de ses utilisateurs.
